Art moderne

Art moderne
1962 GC Vix photo A. Laurent

Gaston Chaissac

Présentation

Gaston Chaissac a gagné sa place dans l'art du XXe siècle. De grandes expositions ont popularisé l'oeuvre de cette personnalité maladroitement enrôlée dans la catégorie de l'art brut : en 1973, au Musée national d'art moderne, en 1993 au Musée de l'Abbaye Sainte-Croix, en 1998 au Musée des Beaux-Arts de Nantes, en 2000 à la Galerie nationale du Jeu de Paume. Cette reconnaissance n'est pas pour autant connaissance, car subsistent, localement, nombre d'idées reçues sur Chaissac. En particulier celle qui voudrait qu'il ait vécu isolé dans la campagne vendéenne, en butte aux brimades. Sa notoriété relayée régulièrement par la presse vendéenne s'accompagne de l'incompréhension de sa condition d'artiste, mystérieuse dans n'importe quelle campagne française des années 1950. Immergé dans la vie de village, avec hostilité à Sainte-Florence du fait de la profession de sa femme, il tient chronique par l'entremise d'une correspondance pléthorique. Ses Chroniques de l'Oie, publiées dans la très révérencieuse collection NRF, sont d'une sincère bienveillance, même si quelques tableaux vivants donnent dans la charge ou le grotesque. Chaissac prend le partie de rire du réel pour capter l'attention de ses interlocuteurs parisiens, notamment, pour s'évader avec l'art.

Magnelli

Alberto Magnelli

Inclinaison secrète. 1951. Apparence des esprits. 1947.

Le musée possède cinq oeuvres d'Alberto Magnelli, toutes données par sa veuve, Susi, à l'exception d'Inclinaison secrète (1951). Né à Florence en 1888, dans une famille enrichie par le négoce de chemises, Magnelli se dit autodidacte. Il se choisit pour maîtres les peintres toscans, fresquistes, du Trecento et du Quattrocento. Il expose en 1909 à la Biennale de Venise, où il découvre l'oeuvre de Gustave Klimt, et prend contact avec les peintres futuristes, notamment Umberto Boccioni, Ardengo Soffici et Carlo carra. Il se tient pourtant à l'écart de cette nouvelle esthétique, même s'il en comprend les principes.

G.Chaissac. Ex-dessin à la plume. 1948

Gaston Chaissac

Ex-dessin à la plume. 1948

L'Ex-dessin à la plume illustre l'intérêt de Gaston Chaissac pour la simplification, le vocabulaire des dessins d'enfants : "Il y en a plein qui peuvent le plus aisément du monde faire des graffitis, plein d'intérêt, mais qui ne se donneront jamais la peine de les mettre en peintre [...] mais je peux le faire pour eux et donner à leurs graffitis des allures de tableaux." Dans cette oeuvre, outre la mise en couleurs d'un dessin au trait, pratique courante chez Chaissac, il expérimente : avec une serpillière mouillée projetée sur la surface du tableau, il forme un fond moiré. Il jouera aussi des épluchures de courges, de la vaisselle cassée pour composer des empreintes.

Marquet-MASC

Albert Marquet

L'Eté aux Sables d'Olonne - 1933

Le peintre Albert Marquet fait deux séjours aux Sables d'Olonne, en 1921 et 1933. Attiré par les côtes atlantiques, comme Maufra, Valtat ou Signac, il choisit la station balnéaire. Encouragé par Signac avec qui il découvrit La Rochelle, il retrouve son ami sablais Jean Launois (1898-1942), qu'il a rencontré en Algérie à la Villa Abd-el-Tif. On dénombre une petite trentaine d'oeuvres sablaises, des huiles et des aquarelles exclusivement.
En début de siècle, sorti de l'atelier de Gustave Moreau avec matisse et Manguin, Marquet connaît la célébrité et le scandale du Salon d'automne (1905) où sont présentés les "Fauves". Les couleurs violentes, les raccourcis du cadrage, les reniements de perspective, les sujets irritent la critique. Pourtant la palette de Marquet, à l'image de son caractère, va progressivement s'assagir avec un nuancier propre à rendre les états de l'eau.

lefranc

Jules Lefranc

Sortie du port des Sables. 1937-1938

 

 

Le peintre Jules Lefranc (1887-1972) a vécu à La Chaume dès 1937, face au port de commerce et aux docks, dans une petite maison où il accueillit des amis peintres : Dominique Lagru, Marcel favre, Maxime (Voyet) et René Mendès-France, le patron des Surindépendants. La mer lui fournit une source d'inspiration majeure : balises, phares, sémaphores, bastingages, quais, voiles...
Le musée possède des oeuvres de référence de Lefranc dont La Ch'noue de La Chaume et les chantiers de la Cabaude (1957) et la Sortie du port des Sables d'Olonne (1937-1938) : elles dépeignent la vie locale et quotidienne, avec le canal (La Ch'noue) et les paysages d'un port de commerce, bateaux à quai, tas de charbon, hangars à cheminée, grues...

Art moderne

Max Beckmann

Paysage avec bûcherons

Après une formation à Weimar entre 1899 et 1904, dans l'atelier de Carl F. Smith, Max Beckmann fait le voyage à Paris pour découvrir la peinture gothique française. Il devient l'un des cadres de la Sécession berlinoise avec toutefois une peinture d'histoire et une facture proche de Munch et des nabis. Solitaire, Beckmann se démarque des expresssionistes par son refus du primitivisme. Son art s'adosse aux modèles anciens tels que Grien, Holbein ou Signorelli, traduisant une émotion presque religieuse et un goût de l'introspection, d'où de nombreux autoportraits. La guerre 14-18 fut un choc terrible pour Beckmann. La Nuit laisse éclater sa détresse avec un style plus violent, des lignes fracturées. En 1925, Beckmann participe à l'exposition de la Nouvelle Objectivité, à Mahnheim. Le paysage avec bûcherons, d'un style plus apaisé, traduit un renouveau.